Hum…
Maman!
Qu’est-ce qu’il y a ma chérie?
J’ai peur!
Peur de quoi?
Je sais pas… j’ai peur!
Viens!
Je me blottis contre elle et me rendors de
suite. La peur n’existe plus, je suis protégée.
Quel bien-être!
Le besoin de sécurité, cause sous-jacente de
tant de malaises! Parfois si clair, parfois si flou. Souvent
mécompris et bizarrement interprété.
Exemple : Vingt-et une heure, il part
chez machin pour la fête de truc muche. « Je rentre plus tard ». OK
cool, bisous, sois prudent. Je m’éveille au matin, il n’est pas rentré… Hum! J’attends.
Treize heures, il arrive enfin! « T’étais où? » Et la crise commence.
Je lui déverse en pleine figure toutes les catastrophes que j’ai imaginé,
lui reprochant de m’avoir fait passer la pire nuit de ma vie et bla-bla-bla.
Évidemment, il se fâche et disparaît le plus loin possible de cette furie que
je suis devenue.
De quoi parle ma réaction? De mon besoin de
sécurité. Pour lui : je souhaite que rien ne lui arrive. Pour moi : s’il lui
arrivait quelque chose, je me sentirais comme la pire mère de l’univers! J’aurais
tellement raté ma job!
C’est caricatural, je sais, mais sachez que j’essaie
de reconnaître mon propre besoin avant d’agir ainsi avec mes enfants. En disant
ceci, sachez aussi que je cherche, fort peu subtilement d’ailleurs, à combler à
nouveau mon besoin de sécurité. « Ils vont penser quoi les gens, si je
fais cette mise en situation à la première personne du singulier? » Parfois
si clair, parfois si flou, comme je disais.
Je cherche une plante pour compléter mon
illustration. Plusieurs seraient appropriées, nombre d’entre elles ayant déjà
été sommairement décrites en ces pages, à savoir : la mélisse, la
bourrache, les adaptogènes, les toniques nerveux et les plantes qui « recentrent »,
surtout la bétoine et l’agripaume, selon moi.

Mais la lobélie n’est ni anxiolytique ni
calmante pour les paquets de nerfs que nous sommes lorsque trop inquiets. La
première fonction de cette plante est de calmer toutes les situations de
spasmes. Son action est absolument surprenante. Voir un visage tordu de douleur
se transformer sous ses yeux en une expression d’infinie reconnaissance doublée
d’un air de surprise pur fait partie des plus grands plaisirs de l’herboriste.
La lobélie permet de tels moments.
Crises d’asthme, de foie, de panique ou
d’angoisse. Crampes abdominales, menstruelles ou musculaires. Appliquer en
externe sur la zone spasmée, sur une peau saine parce que la plante pourrait
irriter. Prise par voie interne, la lobélie est tout aussi impressionnante. De
très petites doses sont souhaitées pour la simple raison que la plante est
extrêmement vomitive, avec les pours et les contres d’une telle caractéristique.
Si vomir est de mise, la lobélie facilitera le travail, sinon, elle calmera la
nausée et favorisera l’évacuation vers le bas. Trois gouttes dans un verre
d’eau, une petite gorgée à la fois en gardant un œil sur la réaction du corps.
La lobélie peut picoter, gratter la gorge, faire saliver. Diminuer, le cas
échéant.
Je me dois, comme d’habitude, de dire qu’une
consultation avec votre herboriste devrait être considérée si vous envisagez
d’utiliser la lobélie à court, moyen ou long terme.

Maman?
Hum…
Maman!
Qu’est-ce qu‘il y a ma chérie!
J’ai peur!
Peur de quoi?
Je sais pas… j’ai peur!
Viens!
Je m’allonge à ses côtés. Elle tend la main et
prend une petite fiole sur sa table de chevet, en verse quelques gouttes au
creux de sa main et m’en badigeonne le plexus. L’effet est instantané : la
peur n’existe plus. Quel bien-être!
Annie Rouleau
Herboriste praticienne
Références :
-
Materia medica, Flora Medicina école d'herboristerie, édition novembre 2000
-
Site web de Henriette’s Herbal
Homepage, Henriette Kress, Finlande.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire