De l’ère
paléozoïque demeurent quelques vestiges végétaux encore bien vivants. La prèle
des champs en est un, comme les fougères et les lycopodes. Elle est utilisée
par l’humain depuis au moins quelques centaines d’années et, comme tant
d’autres, elle n’est l’objet que de quelques rares études cliniques plus ou
moins bien documentées, donc peu crédibles pour les scientifiques. Les
connaissances empiriques demeurent le gage de ses qualités thérapeutiques.
De sa taille
monumentale de jadis, la prèle des champs, Equisetum
arvense, est aujourd’hui une petite envahisseuse de bords de routes. Elle
pousse en deux étapes. Une première, fertile, où elle se dresse en tiges beiges
segmentées coiffées d’un épi pointu dispersant les spores reproductrices. Elle
ne reste ainsi que peu de temps et laisse place à la deuxième étape, des tiges
stériles d’un magnifique vert tendre, fines, droites et également segmentées,
aux aisselles desquelles jaillissent de petites branches aux multiples
jointures. Aucunes fleurs ni aucuns fruits ne sont produits. D’un point de vue
botanique, la prèle ne ressemble à aucune espèce connue.
Ses qualités
médicinales sont principalement dues à son contenu élevé en minéraux et en
oligo-éléments, particulièrement la silice, le calcium et le zinc.
Elle sert aux
soins du système urinaire, favorisant la production d’urine et l’élimination de
métabolites et d’eau. Seule ou combinée à d’autres plantes, elle est utile en
cas de rétention d’eau, d’infection et d’inflammation des voies urinaires et
pour l’élimination de calculs rénaux.
Autre système
sur lequel la prèle agit, celui du squelette humain. Elle augmente la
disponibilité du calcium. Ce qui fait d’elle une alliée importante pour la
prévention et le traitement de l’ostéoporose, de fractures, de troubles des
articulations. Aussi pour la santé des ongles et des cheveux et pour la
guérison des plaies, en usage interne et externe.
La silice est
cependant capricieuse quand à sa délicatesse avec le corps. Il est important de
récolter la prèle au début de l’apparition des tiges stériles, soit dans les
quatre semaines suivant leur apparition, après quoi la silice quelles
contiennent cristallise et devient potentiellement irritante, surtout pour les
reins. Par contre, les plus vielles tiges sont utiles pour tout autre chose;
elles servent à récurer et à polir le métal et le bois.
Il convient de
bien identifier l’Equisetum arvense.
Certaines de ses cousines, comme les Equisetum
hyemale et palustre, ont une
toxicité considérable.
Pour
l’infusion, mettre une grosse cuillérée à thé de plante séchée par tasse d’eau
bouillante, infuser quinze minutes, filtrer et boire de une à trois tasses par
jour. Pour extraire au maximum les composantes minérales de la prèle, la
macération dans le vinaigre est idéale. Un bon vinaigre de cidre de pomme bio
fait l’affaire. Hacher les tiges en petits morceaux, en remplir un pot genre
Masson, couvrir de vinaigre, placer une pellicule plastique sur le goulot puis
installer le bouchon.
Le contact entre le métal et le vinaigre est à proscrire.
Bien agiter le contenu chaque jour pour au moins la première semaine puis
laisser reposer durant trois à cinq semaines dans un endroit sec et à l’abris
de la lumière. Ensuite filtrez et transvider dans une bouteille de verre brun
ou opaque.
Encore une
fois, l’automédication ne devrait être pratiquée que par les gens expérimentés
ou dûment formés. Sinon, consultez votre herboriste ou renseignez-vous auprès
d’une personne de confiance.
La prèle ne
devrait pas être prise durant la grossesse ni par des personnes souffrant de
gros problèmes rénaux. Autrement, lorsque toutes les consignes sont respectées,
elle ne peut que faire du bien.
Bon printemps!