Il est fascinant le
concept de la résilience. Cette capacité de rebondir sur ses pieds après une
épreuve difficile, voire dangereuse. Rebondir non pas exactement au même
endroit, mais juste à côté, et puis continuer d’avancer. Boris Cyrulnik,
éthologue et neuropsychiatre, dit ceci : « La résilience n’a rien à voir avec
une prétendue invulnérabilité ou une qualité supérieure de certains mais avec
la capacité de reprendre une vie humaine malgré la blessure, sans se fixer sur
cette blessure. » Ne pourrait-on pas alors parler de « façon de vivre sa
vulnérabilité »!

Pour le psychiatre
Jean-Luc Roelandt, la résilience « est un processus d’auto guérison et de
résistance aux maladies, et en particulier aux maladies mentales ». C’est la
résilience du corps. Mais il s’agit davantage de la capacité d’adaptation du
corps que de la résistance dans sa version de lutte contre la maladie. On fait
souvent le lien entre le stress et la résilience. C’est principalement à
l’endocrinologue et chercheur Hans Selye que l’on doit nos connaissances sur le
stress, phénomène réactionnel endocrinien qu’il a nommé “Syndrome général d’adaptation”.
Le docteur Selye décrit le stress comme un dispositif d’adaptation comportant
trois phases consécutives : la phase d’alarme, la phase de résistance et la
phase d’épuisement. Le stress devient dommageable lorsque la quantité de
demandes dépasse la capacité de réponse du corps. D’une réaction saine de
l’organisme confronté à un stimulus, jusqu’à un épuisement complet des
ressources d’adaptation, le stress est une réaction physique qu’il est bon de
savoir gérer. Or, la résilience atténue les effets néfastes du stress.

Le mot adaptogène suggère
une certaine posologie; en période de changement, lorsque le niveau de stress
dépasse la capacité de réponse normale de l’individu et que le besoin
d’adaptation est plus criant. Du nouveau boulot à un déménagement, en passant
par un accouchement, une maladie ou une convalescence, une épidémie de rhume
dans le voisinage, une dépression, un amour qui s’éteint ou un amour naissant,
un changement de saison, un voyage, un deuil, l’adolescence… Vous voyez le
portrait!
L’adaptogène à choisir
dépend réellement de ce dont chacun a besoin. Ces plantes ayant toutes leurs
spécificités propres, tout comme chaque individu. Prochain texte, je choisis
l’une d’entre elles et vous en parle en long et en large.
Annie Rouleau
Herboriste praticienne
À lire:
“Adaptogens - Herbs
For Strength, Stamina, and Stress Relief”, par David Winston, Éditions Penguin
Group